Descendants of Cain is a translation from Korean to French of a novel by Hwang Sun-won. Translated with Prof. Ko Kwang-dan.
Ce roman fut ma première tentative de traduction du coréen en français qui fut publiée. Je suis reconnaissant à Mr Ko de m'avoir entraîné dans cette aventure qui dépassait de loin mes capacités, mais m'a fait rentrer, de force, dans la langue coréenne. Je propose ci-dessous une introduction inédite au roman ainsi qu'une biographie détaillée de l'auteur.
Les Descendants de Caïn, du célèbre romancier coréen Hwang Sun-won, met en scène un jeune propriétaire foncier, Pak Hun, aux prises avec une histoire qui lui échappe. Celle de son pays tout d'abord, divisé en deux régimes antagonistes. Dans la Corée du Nord où se situe l'action, le nouveau pouvoir communiste vient de promulguer une réforme foncière qui redistribue la terre entre les paysans, entamant la purge de l'ancienne classe dominante. Victime passive, Hun hésite à s'enfuir au Sud avec son jeune cousin. Sa propre histoire aussi lui est comme étrangère. Vivant sous le même toit qu'Ojang-nyeo, la fille de son intendant qui l'aime secrètement, il ne sait pas s'avouer son amour pour elle ni l'assumer. Doit-il la fuir, ou bien l'emmener avec lui? Perdu dans ce monde chaotique où s'effondrent des valeurs plusieurs fois centenaires, il est le témoin impuissant de la folie fratricide qui s'empare des habitants de son petit village. A travers ses yeux défile une galerie de portraits poignants d'individus emportés par une histoire qu'ils n'ont pas voulue. Le vieux Do-seop, père d'Ojang-nyeo, qui essaye en vain de faire oublier ses liens avec son ancien propriétaire et son passé d'intendant cruel, Sam-deuk, son fils, qui semble épier Hun, le cousin Hyeok, jeune étudiant fougueux, le vieux Yong-je, son père, déporté dans une mine, maître Yun, cherchant par tous les moyens à sauver un peu de terre en s'arrangeant avec ses paysans, Choe, le mari d'Ojang-nyeo, bon vivant courant après les filles et l'alcool dans les tripots, Heung-su qui a su retourner sa veste pour le Parti, et bien d'autres humbles paysans qui luttent sans comprendre pour leur survie. Hun décide de partir avec Ojang-nyeo, puis au dernier moment se résout à tuer le vieux Do-seop à la place de son cousin. Echouant dans ce rôle de meurtrier pour lequel il n'est pas préparé, réussira-t-il à rejoindre Ojang-nyeo qui est partie après son départ, imagine-t-on, sur le précipice de la Demoiselle, hantée par une légende locale, et à lui avouer son amour avant qu'elle ne se suicide? Parviendront-ils à s'enfuir au Sud? Arrivera-t-il trop tard, scellant un destin tragique que les motifs mythiques contenus dans le roman ne cessaient d'annoncer? La fin ne le dit pas, laissant le lecteur décider du sort à donner à ces héros très humains confrontés à des choix qui les dépassent. Si Hun symbolise cette Corée démunie à qui l'on impose un destin à la sortie de la guerre, Ojang-nyeo représente la passion et la constance de ce pays qui a su garder son identité à travers toutes les épreuves. Cette histoire d'amour contrariée entre deux individus, qui est aussi le roman d'une déchirure entre deux pays frères et de la lutte entre deux visions du monde antithétiques, possède un souffle et une universalité dont l'actualité ne se dément pas cinquante ans après sa publication.
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