Le jour, l'hôtel de Shining où je réside est plus riant. Il est habité par 3 administrateurs et 1 homme de ménage pour la moitié de résidents... Angeliki qui m'accueille est charmante, mais elle n'a pas une seule carte de l'île. Elle s'évertue à m'expliquer où sont les restaurants dans une ville que je ne connais pas encore. Elle parle et parle, et demandBien sûr, je n'en ai pas trouvé un seul.
J'ai pris mon café sur la terrasse donnant sur la mer. Aujourd'hui, beau temps sur la mer Egée, on aperçoit la côte turque juste en face.
J'ai pris mon café sur la terrasse donnant sur la mer. Aujourd'hui, beau temps sur la mer Egée, on aperçoit la côte turque juste en face.
Je suis sorti vers la mer. En sortant de notre ruelle, j'ai failli marcher sur un chat écrasé, applati comme une pita poilue... Il y a des chats partout ici, les gens les nourrissent et ils ont l'air en bonne santé.
Je suis descendu vers le front de mer. Les immeubles sont vides, les hôtels fermés, pas un commerce d'ouvert. C'est une atmosphère étrange, certains bâtiments sont tout neufs, d'autres sont en cours de rénovation, et au milieu des résidences décrépites des années 1960 à 1980, à la peinture pelée, en ruine, certaines fermées pour toujours... On ne sait pas qui de l'a saison, qui de la crise est responsable de cela. On pense à la logique inhérente au développement des stations balnéaires dans le contexte du tourisme de masse, et à ce destin inévitable d'établissements construits sans autre but que le profit rapide, qui ne peuvent plus séduire d'autre clientèle que les masses et les retraités d'Europe du Nord, qui ne sont pas de très bons clients... Cette côte a dû être belle, nous rappellent les quelques demeurent ottomanes délabrées qui se dressent au milieu de ces blocs de béton, fières face à la mer... Quelques pêcheurs jettent leur ligne au milieu d'oiseaux qui semblent un mélange de pies et de corbeaux.
J'arrive enfin au bout du cap, à l'aquarium art déco construit par les Italiens. Quelques personnes se baignent malgré la température, les gens vont à la plage malgré la saison.
Je suis descendu vers le front de mer. Les immeubles sont vides, les hôtels fermés, pas un commerce d'ouvert. C'est une atmosphère étrange, certains bâtiments sont tout neufs, d'autres sont en cours de rénovation, et au milieu des résidences décrépites des années 1960 à 1980, à la peinture pelée, en ruine, certaines fermées pour toujours... On ne sait pas qui de l'a saison, qui de la crise est responsable de cela. On pense à la logique inhérente au développement des stations balnéaires dans le contexte du tourisme de masse, et à ce destin inévitable d'établissements construits sans autre but que le profit rapide, qui ne peuvent plus séduire d'autre clientèle que les masses et les retraités d'Europe du Nord, qui ne sont pas de très bons clients... Cette côte a dû être belle, nous rappellent les quelques demeurent ottomanes délabrées qui se dressent au milieu de ces blocs de béton, fières face à la mer... Quelques pêcheurs jettent leur ligne au milieu d'oiseaux qui semblent un mélange de pies et de corbeaux.
J'arrive enfin au bout du cap, à l'aquarium art déco construit par les Italiens. Quelques personnes se baignent malgré la température, les gens vont à la plage malgré la saison.
La côte orientale est radicalement différente, avec ses bâtiments coloniaux ottomans et italiens à l'architecture solide, avec ses hauts plafonds, ses stucs de couleur, ses fenêtres à moucharabieh. Au milieu, quelques perles des années 1930 rajoutent au charme suranné. Le port où se dressait, dit-on, le fameux Colosse, englouti comme le Phare d'Alexandrie par un séisme. Il devait dénoter dans cette petite rade. A la place, deux colonnes surmontées d'une biche et d'un cerf de bronze, aux dimensions adaptées au site. Des camélias, des bougainvillées, et tant d'orangers et de citronniers, lourds de fruits! Je passe devant le vieux Casino.
J'arrive sous les murs de la vieille forteresse médiévale. Je préfère rester aujourd'hui dans la ville moderne. C'est en fait ce que j'ai vu hier soir, et la nuit la faisait paraître plus grande. Je retrouve les boutiques, les beaux immeubles, les rues bordées d'arbres, et les cafés, qui ne désemplissent pas. On dirait que tout Rhodes est dans ces endroits, tout le reste est vide de clients, dans l'attente des paquebots de croisière apportant leur flux de touristes qui ne viennent pas... Au syndicat d'initiative, les employés sont surpris de voir un touriste. Ils me donnent quelques cartes, et me préviennent que presque tout est fermé en cette saison, comme le fameux hammam renaissance qui est en rénovation... J'erre dans les rues de la ville nouvelle, au milieu des belles demeures, et je tombe sur un quartier plus populaire de petites ruelles bordées de maisons chaulées. Je trouve les premières tavernes ouvertes et enfin un supermarché. En tournant dans ce petit périmètre qui me paraît plus vivant, je tombe sur la rue des souvlakis et gyros. On s'y presse à toute heure du jour et de la nuit. Je prends une assiette de gyros de porc. Il y en a pour deux ou trois. J'en ai pour mon séjour, je suis déjà dégoûté...
Mon rhume s'est empiré, je suis sans forces et je ne cesse d'éternuer. Je rentre lentement. A la résidence, je rencontre Alexander. Alexander, qui est autrichien, est le seul résident avec moi pour le mois de janvier. Et il part le 9, soit lundi prochain... Il travaille sur un roman sur les relations amoureuses qui mêle un essai sur Nietzsche. J'ai hâte d'en savoir plus. Il me propose d'aller prendre un verre, mais je décline pour aujourd'hui. Je suis trop fatigué, je vais rester au chaud et dormir tôt. Je n'ai pas encore commencé à travailler...