Je me lève avec le beau temps. Je vais voir Angeliki pour lui demander d'imprimer quelque chose pour moi. Elle me répond gênée que je dois faire la vaisselle avant de partir et descendre la bouilloire électrique. Je n'ai laissé dans l'évier qu'une assiette, un verre et trois couverts sales à laver... Elle me dit que la femme de ménage se plaint. Je comprends et lui dis que je m'exécuterai... Je quitte ces lieux qui puent le ressentiment.
Je cours au musée archéologique retrouver ce qu'il y a de plus beau dans cette île : le passé.
Dans la première salle remplie d'objets votifs trouvés dans l'immense nécropole de la ville, une petite poterie suspendue représente un homme tout rond assis en train de déféquer, les mains sur le ventre... Quelle drôle d'idée de mettre ça dans sa tombe...
Je poursuis mon périple dans les salles qui couvrent toute la préhistoire et l'histoire de la Grèce antique à travers ces centaines d'objets trouvés dans les tombes et les puits à offrande des sanctuaires. Deux belles têtes du dieu Archéloos sont troublantes. Sa tête mi-homme mi-boeuf présente des oreilles et deux cornes, et sous le menton deux protubérances carrées, figuration abstraite de sa barbe : on dirait un diable, un de ces méchants de comic books, un monstre de film d'anticipation. Eternité des formes.
Plus loin, une curieuse petite flasque de céramique blanche est décorée d'un jeune Africain habillé d'une tenue "exotique" très typisée, comme une djellaba à franges, avec palmier en fond. Un vrai petit document d'ethnographie, exotiste avant l'heure. Je serai ravi et étonné de trouver le même objet au musée d'archéologie d'Istanbul trois jours plus tard... Cela devait être un objet produit en série, comme les poupées de danseuses de flamenco et les assiettes peintes représentant le Sacré-Coeur.
Les salles sont toujours aussi bien entretenues, dotées de panneaux d'explication très bien documentés en grec et anglais. J'avance lentement. Les gardiens qui attendent impatiemment mon départ, ferment les portes des salles derrière moi, l'une après l'autre. Quand je sors de la dernière, prêt à aller ailleurs, "Ca y est, entre hier et aujourd'hui, vous avez tout vu, vous pouvez partir maintenant", me dit un gardien. Bien mon capitaine.
Il fait beau. Je me perds dans les ruelles à nouveau. Tout seul, j'erre cette fois-ci dans la partie ouest de la vieille ville. Bien des ruines, qui laissent beaucoup de place aux jardins cachés derrières les murets, on voit pointer ici un palmier, là un bougainvillée. Cette partie est pourtant bien entretenue, rénovée en partie. Ce mélange d'habitations et de ruines propres est typiquement romantique. Il reste aussi beaucoup de maisons ottomanes où les fenêtres orientales et les bow-windows de bois n'ont pas été effacés pour être plus "gothiquement" correctes.
Je me rends compte qu'ici tout le monde me parle en grec. C'est sûrement ma barbe - signe distinctif de l'homme grec... Je ne vois pas beaucoup d'enfants : je me demande si les petits garçons déjà naissent barbus?
Je rentre travailler et le soir retourne avec mon portable au Montage. J'y travaille, mais suis chassé de ma table vers 21h, quand la salle se remplit de réservations. Je finis sur une petite table haute au fond, à manger des très mauvaises pâtes. Quand l'ordinateur n'a plus de batteries, je rentre. Il est presque minuit. Je dois faire ma valise. Demain je pars pour Istanbul...
Je cours au musée archéologique retrouver ce qu'il y a de plus beau dans cette île : le passé.
Dans la première salle remplie d'objets votifs trouvés dans l'immense nécropole de la ville, une petite poterie suspendue représente un homme tout rond assis en train de déféquer, les mains sur le ventre... Quelle drôle d'idée de mettre ça dans sa tombe...
Je poursuis mon périple dans les salles qui couvrent toute la préhistoire et l'histoire de la Grèce antique à travers ces centaines d'objets trouvés dans les tombes et les puits à offrande des sanctuaires. Deux belles têtes du dieu Archéloos sont troublantes. Sa tête mi-homme mi-boeuf présente des oreilles et deux cornes, et sous le menton deux protubérances carrées, figuration abstraite de sa barbe : on dirait un diable, un de ces méchants de comic books, un monstre de film d'anticipation. Eternité des formes.
Plus loin, une curieuse petite flasque de céramique blanche est décorée d'un jeune Africain habillé d'une tenue "exotique" très typisée, comme une djellaba à franges, avec palmier en fond. Un vrai petit document d'ethnographie, exotiste avant l'heure. Je serai ravi et étonné de trouver le même objet au musée d'archéologie d'Istanbul trois jours plus tard... Cela devait être un objet produit en série, comme les poupées de danseuses de flamenco et les assiettes peintes représentant le Sacré-Coeur.
Les salles sont toujours aussi bien entretenues, dotées de panneaux d'explication très bien documentés en grec et anglais. J'avance lentement. Les gardiens qui attendent impatiemment mon départ, ferment les portes des salles derrière moi, l'une après l'autre. Quand je sors de la dernière, prêt à aller ailleurs, "Ca y est, entre hier et aujourd'hui, vous avez tout vu, vous pouvez partir maintenant", me dit un gardien. Bien mon capitaine.
Il fait beau. Je me perds dans les ruelles à nouveau. Tout seul, j'erre cette fois-ci dans la partie ouest de la vieille ville. Bien des ruines, qui laissent beaucoup de place aux jardins cachés derrières les murets, on voit pointer ici un palmier, là un bougainvillée. Cette partie est pourtant bien entretenue, rénovée en partie. Ce mélange d'habitations et de ruines propres est typiquement romantique. Il reste aussi beaucoup de maisons ottomanes où les fenêtres orientales et les bow-windows de bois n'ont pas été effacés pour être plus "gothiquement" correctes.
Je me rends compte qu'ici tout le monde me parle en grec. C'est sûrement ma barbe - signe distinctif de l'homme grec... Je ne vois pas beaucoup d'enfants : je me demande si les petits garçons déjà naissent barbus?
Je rentre travailler et le soir retourne avec mon portable au Montage. J'y travaille, mais suis chassé de ma table vers 21h, quand la salle se remplit de réservations. Je finis sur une petite table haute au fond, à manger des très mauvaises pâtes. Quand l'ordinateur n'a plus de batteries, je rentre. Il est presque minuit. Je dois faire ma valise. Demain je pars pour Istanbul...