J'ai eu la fièvre toute la nuit et ai déliré jusqu'au petit matin. J'ai mangé simplement de tortellini au fromage que je me suis faites cuire dans la cuisine commune. La fièvre est tombée après le repas. Puis j'ai travaillé. Vers 19h, Alexander est venu me chercher. Nous sommes allés vers un restaurant qu'il connaît, Koukos. C'est une adresse très populaire auprès des habitants de Rhodes. C'est une immense maison traditionnelle sur deux étages, avec de nombreuses petites pièces et cours, où se presse une clientèle locale, plutôt jeune, dans un décor kitscho-rustique. La décoration comprenant de nombreuses horloges à coucous et des boiseries évoquerait plus un chalet suisse qu'une taverne grecque, mais l'hôtesse qui nous accueille ne laisse pas de doute : dans sa grande robe longue sur son corps mince, avec ses longs cheveux à la Dalida et son long nez à la Mélina Mercouri, elle donne à elle seule tout le cachet grec de l'établissement. Les jeunes se retrouvent par tablées, et jouent au backgammon en buvant du café turc ou du thé. L'endroit, comme tous les établissements de ce genre à Rhodes, ne tarde pas à se remplir. L'ambiance est chaleureuse et familière, comme dans un pub anglais. Nous mangeons un repas léger, un sandwich pour Alexander qui dit ne pas avoir faim (son sandwich à la dinde dans une demi-baguette pourrait nourrir un régiment) et quelques plats de meze pour moi : hummus de fève, porc à la tomate et au citron, purée d'aubergine, pita cuite au four... Ce n'est pas très fin, la pita seule est bonne, et je sens mon estomac se rebeller avec le vin blanc grec ingurgité pour faire passer ce repas. Le sujet de la santé est lancé, Alexander est sur son terrain, il est prolixe. Il a un mal mystérieux qui bouge dans son corps, qui affecte ses entrailles, mais aussi ses poumons, et l'empêche de se nourrir correctement. Il a un "stress spasmodique", parfois sur le côté gauche, puis sur le côté droit. Il a consulté tous les médecins possibles : ayurvédique, allothérapeute, homéothérapeute, acupuncteur, chiropracteur, médecin chinois... C'est ce dernier qui lui fait le plus de bien, mais il est à Vienne et il est cher... En attendant, il boit du thé. Et parfois aussi du vin rouge grec. Je me demande si ce n'est pas ce dernier qui serait cause de son mal.
Nous allons dans un autre établissement, qui comme tous les cafés d'ici fait aussi bistro et bar. Dans une vieille maison pleine de charme, ce café accueille une population mêlée, jeune et aussi retraitée, des gens du quartier. La musique, de la pop locale, est agréable, l'ambiance feutrée et douce. Nous nous asseyons au bar et partons tout de go dans une longue conversation sur Nietzche et Heidegger. Alexander est écrivain, journaliste, et il passe sa vie de résidence en résidence.
C'est une mine de renseignements. Il est très agréable, mais mon reflux gastrique me fatigue et je souhaite rentrer. Nous Faisons un long détour par le front de mer. Alexander voulait vérifier des clubs qui ne prennent vie qu'après 23h au moins, dans une ruelle parallèle à la croisette. Nous remontons le quartier rouge de Rhodes, avec des bars aussi évocateurs que "Captain Hook", des strip clubs, la grande boîte Colorado qui accueille une chanteuse locale venue d'Athènes ce soir, et un bar gay fermé. C'est plutôt sordide sous la bruine qui tombe, malgré le monde qui se pousse dans la rue. J'insiste pour rentrer, tandis qu'Alexander inspecte chaque maison en collant son visage à la vitre comme s'il regardait une vitrine dans un musée, ce qui nous attire des regards noirs des clients à l'intérieur. Nous rentrons. Alexander a vu le chat écrasé à l'entrée de notre rue dès le début du processus et il ne m'épargne rien sur les étapes de sa décomposition. Je suis content de rentrer dans ma chambre et de regarder un documentaire sur Duras avant de dormir.
Nous allons dans un autre établissement, qui comme tous les cafés d'ici fait aussi bistro et bar. Dans une vieille maison pleine de charme, ce café accueille une population mêlée, jeune et aussi retraitée, des gens du quartier. La musique, de la pop locale, est agréable, l'ambiance feutrée et douce. Nous nous asseyons au bar et partons tout de go dans une longue conversation sur Nietzche et Heidegger. Alexander est écrivain, journaliste, et il passe sa vie de résidence en résidence.
C'est une mine de renseignements. Il est très agréable, mais mon reflux gastrique me fatigue et je souhaite rentrer. Nous Faisons un long détour par le front de mer. Alexander voulait vérifier des clubs qui ne prennent vie qu'après 23h au moins, dans une ruelle parallèle à la croisette. Nous remontons le quartier rouge de Rhodes, avec des bars aussi évocateurs que "Captain Hook", des strip clubs, la grande boîte Colorado qui accueille une chanteuse locale venue d'Athènes ce soir, et un bar gay fermé. C'est plutôt sordide sous la bruine qui tombe, malgré le monde qui se pousse dans la rue. J'insiste pour rentrer, tandis qu'Alexander inspecte chaque maison en collant son visage à la vitre comme s'il regardait une vitrine dans un musée, ce qui nous attire des regards noirs des clients à l'intérieur. Nous rentrons. Alexander a vu le chat écrasé à l'entrée de notre rue dès le début du processus et il ne m'épargne rien sur les étapes de sa décomposition. Je suis content de rentrer dans ma chambre et de regarder un documentaire sur Duras avant de dormir.